voyage intérieur - La Genèse du projet

Le voyage est notre maison
Le nomadisme…notre terre

Comme pour nous tous, mon premier voyage je l’ai vécu dans le ventre de ma mère, résonance d’un nouveau départ.

Cinq siècles avant mon arrivée au monde, les traces anciennes de ma famille s’étaient déjà bien inscrites dans le sol Ibérique quand 1492 marqua la reprise du chemin.

Ce fut d’abord la terre Grecque, sous l‘empire ottoman, Salonique, escale ou tremplin vers le Maroc, en 1737.

Ma mère sera la dernière de sa famille à quitter le Royaume de sa majesté Mohamed 5, à bord de la Diane familiale, conduite par son beau père, pour cette destination tant attendue : la France.

En vivant cette migration elle terminera la boucle initiée 500 ans plus tôt par nos ancêtres « les sephardim ».

Son nom de jeune fille était Simrah Moyal née en 1930 fille de Josué Moyal et de Aicha Elmosnino-Benhaim

Mon père Jacques Federmann est né en 1932, fils de Aron, petit fils d’Avraham…
Ces Askenasi venaient de l’Empire de Russie. Aron Federmann, mon grand père, a connu 5 pays d’accueil au cours de sa vie : la Palestine sous l’empire ottoman (1), sous la couronne Britannique (2), le Maroc (3), la France (4) et Israel (5).

En 2009, la Mongolie terre Ancestrale des indiens d’Amériques m’invite.
Et c’est à OULAN BATOR que je reçois dans ma yourte une photo envoyée par mon petit cousin de Jerusalem...Yoshua Goldmann..

Cette photo de 1912 réunit tous les nouveaux arrivants de ma famille d’Europe de l’Est, de la région des 3 frontières, la Galicie, située entre l’Ukraine, la Pologne et la Biélorussie…

Et voilà. Nous avons réuni a nouveau notre famille Federmann, les hommes à la plume. « Sefer » en hébreux Telle était notre vocation : reproduire les lettres hébraïques dans les rouleaux de la Thora à la plume et à l’encre.

Le 17 mai 2009, j’accompagne le dernier souffle de ma mère et c’est alors qu’Eric Aron improvise les premières notes de Conversation avec les anges, sur le piano qui a bercé mon enfance.

Alors, depuis, j’ai compris le lien entre mes ancêtres et la raison pour laquelle je suis ici : établir des liens entre le monde des morts et des vivants par l’art et la communication, comme l’ont fait jadis les miens qui créaient un pont… entre ciel et terre.

Avec Eric nous voulons partager cette expérience..l’un transcrira de ses mains la musique …l’autre lira à haute voix des paroles de sagesse.

Richard fils de David fils d’Aron fils d’Avraham fils de Yona FEDERMANN